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Évolution de la prise en charge de la greffe de rein

En 1952, la première greffe de rein en France avec donneur vivant a eu lieu à l’hôpital Necker. Le patient a rejeté l’organe au bout de 3 semaines car les traitements immunosuppresseurs n'existaient pas encore. Depuis les domaines de la néphrologie et de la greffe rénale ont fait beaucoup de chemin.

Même si les immunosuppresseurs sont devenu un traitement post-opératoire usuel, les raisons de rejet de greffe restent encore trop méconnues. Et lorsque les traitements échouent, le receveur doit rechercher un nouveau greffon et/ou retourner en dialyse.

Madame Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, annonçait il y a quelques mois l’attribution d’une subvention de 9 millions € à des équipes françaises de recherche en transplantation rénale afin de faire progresser la compréhension des mécanismes immunologiques des greffes de reins et améliorer leurs résultats. Cette subvention entre dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir initié par le Gouvernement en 2010.

Ce nouveau financement permet aux centres parisiens hospitalo-universitaires de recherche et de transplantation rénale, notamment de l’AP-HP et l’Inserm, et aux équipes régionales (CHUs de Bordeaux, Montpellier, Nantes, Lyon, Toulouse) avec la contribution d’industriels du secteurs (Bio-Rad, Cerner) d’identifier l’ensemble des mécanismes altérant la fonction du greffon rénal. Les recherches qui sont portées sous le label du projet KTD-innov sont uniques au monde parce qu’elles s’appuient sur une vision globale du patient où se mêlent données cliniques, biologiques, anatomopathologiques, immunologiques, et moléculaires. L’approche de machine learning utilisée pour l’exploitation de ces données permet de faire de cette étude une exception dans le domaine de la transplantation.

La France est un véritable leader en transplantation rénale en Europe et dans le monde. Ces dernières années, la recherche en France a permis de faire progresser les connaissances en matière de prédiction de la réussite d’une greffe de reins. Et c’est pour cela que Alexandre Loupy, néphrologue à l’hôpital Necker et chercheur à l’Inserm s’est vu remettre le prix de l’Académie de Médecine l’année dernière. À la tête de son équipe du “Paris Transplant Group”, Alexandre Loupy cherche à individualiser les traitements des patients et d’offrir aux patients une plus grande chance de survie de leur greffon et une meilleure qualité de vie. Dernièrement, les recherches du Pr. Alexandre Loupy et de son équipe ont permis de mieux comprendre une maladie courante après une transplantation rénale et généralement associée à un pronostic défavorable : la glomérulopathie de transplantation. Cette pathologie a été identifiée il y a 50 ans, mais ses causes et caractéristiques sont largement méconnues. En combinant des données biologiques, cliniques, immunologiques, moléculaires et histologiques des patients, ils ont réussi à identifier cinq groupes de patients présentant des caractéristiques distinctes, notamment en termes de
survie du greffon rénal.

Les résultats de ces recherches se font de plus en plus concrètes. Les transplantés rénaux de France peuvent donc d’ores et déjà espérer une individualisation des traitements et une nette amélioration de la survie des greffons rénaux d’ici quelques années.

 

Pour en savoir plus sur le Pr ALexandre LOUPY...

N°54