Trans-Forme présente au 116e congrès d'urologie de France
J'ai eu la chance le 18 novembre dernier de pouvoir intervenir au 116e congrès d'urologie de France pour représenter les patients au nom de l'Association Trans-Forme, à l’occasion d'une table ronde concernant le protocole de RAAC (Récupération Améliorée Après Chirurgie) en néphrologie et transplantation. De plus en plus de CHU mettent en place cette RAAC qui permet aux patients de mieux se préparer à des échéances opératoires, puis de récupérer plus rapidement.
Grâce à mon expérience et en accord avec mes coprésentateurs, urologue et néphrologue, j’ai proposé de faire le lien avec le cas d’une épreuve sportive qui peut être appréhendée comme un chemin de transplantation : l'opération chirurgicale est l'objectif principal avec une phase de préparation, de récupération puis d'entretien pour "garder la forme » pour mieux affronter sa nouvelle vie de greffé qui est loin d'être un long fleuve tranquille. L'activité physique au cours de la maladie chronique est essentielle. Personnellement, c'est une thérapie complémentaire. Le sport m'a permis de surmonter 4 ans de dialyse, de m'accomplir encore aujourd'hui dans de beaux projets, et surtout de me sentir vivant, de m'approprier mon corps après ma greffe. J'ai pu très rapidement reconquérir ma vie post transplantation grâce au sport.
Mais certains patients ne pratiquent aucune discipline sportive, ou sont angoissés à l'idée de reprendre une activité physique post-opération. J'ai donc voulu aborder la clef de la réussite selon moi pour pousser ces derniers à se "réactiver" : la relation soignant/soigné. Dans cette relation les deux acteurs se doivent de s'écouter activement et de trouver un référentiel commun pour bien se comprendre avec une sémantique adaptée. Le soigné n'est pas qu'un tableau clinique ou biologique et le soignant se doit d'être à l'écoute de son patient pour le rassurer, l'aider et l'encourager à reprendre une activité physique. Lui donner confiance. Le soigné pourra alors mieux se livrer, se dévoiler, poser des questions. Le soignant pourra alors mieux adapter son traitement, jusqu'à lui proposer le cas échéant une prescription médicale (ordonnance) de séances de réadaptation à l'effort.
Au final, l'enjeu est avant tout d'adapter la maladie et ses effets collatéraux à la vie du patient et non l'inverse.
Dans ce cas, on pourra vérifier une amélioration de l’adhésion aux traitements, de l’observance thérapeutique, de la qualité de vie, une reprise de confiance, une intégrité physique et donc morale retrouvées grâce à une reprise d’activité physique plus rapide.
Emmanuel Gastaud