Journée annuelle de l’institut d’hépatologie de Lyon
Trans-Forme a été conviée à la journée annuelle de l’institut d’hépatologie de Lyon qui a eu lieu le 31 mai 2023 à l’Institut des Sciences Cognitives à Lyon. Différents sujets ont été présentés par des médecins et des chercheurs majoritairement lyonnais mais aussi de Paris et de Lille.
Les présentations concernaient la virologie, l’hépatologie générale, les cirrhoses graves, l’oncologie hépatique, la Transplantation hépatique et la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD).
A noter l’existence du foie artificiel qui est un système temporaire d’épuration des molécules : Les techniques de suppléance hépatique ont été développées pour améliorer la survie des patients souffrant d’insuffisance hépatique aiguë en permettant soit d’attendre la récupération des fonctions hépatiques soit un éventuel greffon hépatique. Les techniques de suppléance comprennent des systèmes d’épuration ou détoxification, des techniques bioartificielles combinant détoxification et synthèse.
Les systèmes de détoxification (MARSTM, PrometheusTM, Single Pass Albumin) permettent d’éliminer les substances toxiques liées à l’albumine et reposent globalement sur le principe d’une dialyse à l’albumine. Les supports hépatiques artificiels sont actuellement utilisés à un stade très avancé de la maladie hépatique et, pour une courte durée, de quelques jours à, plus rarement, quelques semaines. Mais on ne peut pas faire de dialyse chronique comme pour le rein. La dialyse à l'albumine par le Molecular Adsorbent Recirculating System (MARS®) est la plus utilisée dans le monde. Il existe aussi les échanges plasmatiques qui ont montré chez des patients atteints d'une hépatite fulminante (HF), un bénéfice sur la survie sans transplantation. Enfin, de nouveaux systèmes d'épuration artificiels et bioartificiels sont en cours de développement pour la prise en charge de l'insuffisance hépatique aiguë et chronique.
Concernant l’évaluation de la consommation d’alcool en hépatologie, certains marqueurs ne sont pas fiables : par exemple, parmi la population des malades du foie dus à l’alcool, seuls 70% des malades ont des transaminases trop élevées. Il faut utiliser d’autres marqueurs fiables comme CGT, CDT… On peut également voir dans ses urines et ses cheveux si le patient boit.
Après transplantation, 1 patient sur 5 continue de boire et 1 sur 2 ne le déclare pas au médecin chargé de leur suivi. Grâce à ces marqueurs, le médecin saura si le transplanté continue de boire et cela favorisera une discussion franche entre le médecin et le patient : confrontation ou une collaboration ? c’est selon les cas …En pré-greffe, greffera-t-on un patient qui a une cirrhose grave du foie et qui continue de boire ? Autant de questions qui sont à étudier au cas par cas car il est nécessaire d’obtenir une alliance thérapeutique entre le médecin et le patient.
La journée s’est conclue par l’Assemblée Générale de l’Institut d’Hépatologie de Lyon : cela a été l'occasion de célébrer le succès de l'IHU EVEREST, tel qu’annoncé par le Président de la République le 16 mai 2023.
Créé il y a un an pour structurer l’ensemble de la filière hépatique locale, l’Institut d’hépatologie de Lyon est devenu, ce mardi 16 mai, par le biais d’une annonce officielle du Président Emmanuel Macron, l’un des dix nouveaux Instituts Hospitalo-Universitaires (IHU) labellisés par l’Etat, le tout premier dans la région Auvergne- Rhône-Alpes. Avec une dotation de 20 M€ sur dix ans, cet IHU nommé EVEREST et soutenu par Trans-Forme, porté par les Hospices Civils de Lyon, l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Inserm et le Centre Léon Bérard, et soutenu par les collectivités locales, s’ancre comme la référence française et un centre d’excellence mondial sur la recherche autour des maladies du foie. Un bâtiment devrait voir le jour en 2026, sur le site de l’hôpital de la Croix-Rousse des Hospices Civils de Lyon.
Thierry Howlett