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J'ai compris

Témoignage de... Catherine GUITARD, greffée du coeur en 2010

À la suite d’un infarctus non détecté a temps - le médecin pensait que j’avais un point intercostal - les dégâts sur le cœur ont été si importants que seule une greffe pouvait me sauver.

 

À cette époque, le diagnostic d’infarctus chez une femme était peu recherché. Aujourd’hui les choses ont un peu changé mais je voudrais délivrer un message à l’attention de toutes les femmes de tous âges, : oui une femme peut être victime d’un infarctus. La conjonction pilule, stress n’arrange pas les choses !
Pourtant, j’étais très sportive. J’ai pratiqué la natation depuis l’âge de 7 ans avec différents records régionaux et un titre de championne de France UFOLEP (scolaire) sur le 100 m dos, du cyclisme, de la course à pied.
Après mon infarctus, l’attente d’un greffon a duré 5 longues années émaillées de 13 appels non concluants. Rejoindre l’hôpital, puis attendre et repartir car le greffon prévu est non compatible ou pas en bon état…
Il faut tenir grâce à mon merveilleux mari, aux enfants, à la famille et… au sport, plutôt à l’activité physique possible. J’ai toujours nagé même si ce n’était à la fin que 50 m parce qu’au-delà, le défibrillateur se déclenchait !
Le moral qui fluctue au rythme des kilos supplémentaires dus en partie aux fortes doses de cortisone, le corps qui change à tel point que certaines personnes ne me reconnaissent pas !

Et la difficulté de la relation amoureuse. Le souffle qui manque et la fatigue. La perte de mon job quand la médecine du travail et le médecin de la sécurité sociale me déclarent inapte et invalide.
Après la greffe, le parcours chaotique commence.  D’abord réapprendre à marcher, puis à monter une marche puis 2 etc., les séjours à l’hôpital pour « régler » les petits soucis. 
Et l’envie plus forte que tout de retrouver le chemin de la piscine…pour enchainer les longueurs. Partager des moments intenses avec les triathlètes de mon club. Puis faire mon premier triathlon et pleurer de joie à l’arrivée…
Et pleurer d’amour pour mon donneur.
Et la naissance de mes petits-enfants que j’avais tellement eu peur de ne pas connaitre.

Le sport m’a construite dans la première partie de ma vie, m’a sauvé pendant mon attente de greffe et aujourd’hui est essentiel à ma vie de greffée.
Il m’a permis de rencontrer une autre famille : celle de Trans-Forme, avec des personnes si attachantes. 
Les jeux nationaux dans la bonne humeur et la complicité, montrer que le don d’organes est une belle façon de célébrer la vie.
L’émotion des jeux mondiaux et la rencontre d’amis du monde entier, à Malaga puis Newcastle avec en bonus des médailles d’or et 3 records du monde… La compétitrice n’est jamais loin ! Et mon donneur toujours si présent 

Les relais de l’espoir pour parler du don d’organes et de sa réussite lors d’une épreuve nationale de la fédération française de triathlon au sein de laquelle participent des équipes de transplantés, soignants et parents ou amis.

Le sport est mon vecteur pour parler du don d’organes, de tissus, de moelle osseuse,
pour insister sur la nécessité de dire oui !

Portrait, N°58, témoignage