Actualités sur l’activité de prélèvement et de greffe en 2020

L’année passée, la situation dans les hôpitaux a été difficile du fait de la pandémie de coronavirus. L’activité a été impactée, notamment par une réduction du nombre de dons par effet mécanique de réduction de l’accidentologie liée à des pratiques en extérieur dites « à risque » (accidents de la route, de haute montagne…). Toutefois toutes les équipes se sont mobilisées pour maintenir l’activité en veillant à la sécurité des patients.
L’Agence de la biomédecine, à travers ses recommandations, et les équipes soignantes, sur le terrain, ont su tirer des enseignements de l’expérience acquise au cours des deux premières vagues, ainsi que de l’évolution des connaissances sur le virus. Des filières « Covid négatives » ont ainsi pu être maintenues pour assurer les activités prioritaires telles que les prélèvements et les greffes d’organes.
Cette mobilisation et l’investissement des coordinations hospitalières de prélèvement, a permis que l’activité ne s’interrompe pas tout au long de l’année 2020 et annonce un retour encourageant « à la normale » courant 2021.
L’Agence de la biomédecine et le ministère des solidarités et de la santé, conscients des besoins des patients en attente de greffe et des conséquences du ralentissement de l’activité, assurent un suivi rapproché de la situation et sont en lien permanent avec les équipes de transplantation, les sociétés savantes et les associations de patients pour informer et répondre aux mieux aux besoins du terrain.
Les vies sauvées par une greffe d’organes
Le don d’organes et de tissus est un acte généreux qui permet de sauver des milliers de malades et accidentés chaque année. Pour autant, la fréquence de la greffe n’en fait pas pour autant un acte « normal », de routine.
En France, plus de 66 000 personnes vivent grâce à un organe greffé.
L’ensemble des acteurs de la chaîne de la greffe s’engagent chaque jour à améliorer la prise en charge des familles de donneurs, des patients en attente de greffe et des patients greffés.
En 2020, 4 417 greffes ont été possibles grâce à 1 355 donneurs décédés et 400 donneurs vivants, et grâce au travail quotidien des personnels hospitaliers impliqués, dans des conditions difficiles.
370 greffes de cœur pour ceux qui souffrent d’une malformation ou d’une maladie cardiaque… mais aussi pour ceux qui ont subi un infarctus grave évoluant vers une insuffisance cardiaque terminale. La majorité des patients ont entre 40 et 50 ans mais des enfants en ont aussi bénéficié.
283 greffes de poumons et 8 greffes cardio-pulmonaires, pour les patients atteints de mucoviscidose, de bronchites chroniques (BPCO, emphysème) et de fibroses pulmonaires. Aujourd’hui certains patients vivent avec de nouveaux poumons depuis plus de 20 ans !
1 128 greffes de foie dont 15 grâce à un don du vivant, pour les personnes atteintes d’hépatites C et B, de cancers primitifs du foie et de cirrhoses alcooliques, mais aussi la NASH, une maladie du foie touchant les personnes en surpoids et/ ou diabétiques. En cas d’urgence vitale chez les enfants souffrant d’une maladie grave des canaux biliaires (qui débarrassent le foie de ses déchets), un parent compatible donne un lobe de son propre foie.
2 591 greffes de rein dont 385 grâce à un don du vivant, pour malades souffrant d’insuffisance rénale chronique terminale, en lien avec une hypertension artérielle sévère ou un diabète, une malformation ou des maladies du filtre rénal... Le rein est l’organe pour lequel il y a le plus de patients en attente sur la liste nationale. Mais il s’agit aussi du seul organe pour lequel il existe un traitement de suppléance : la dialyse. Une option qui a été proposée à un nombre important de patients en 2020 du fait des problématiques sanitaires liées à la pandémie de Covid-19.
34 greffes de pancréas, la plupart ont été réalisées en même temps qu’une greffe de rein, pour des patients diabétiques de type 1 assez jeunes et très gravement atteints, dont on n’arrive pas à stabiliser le taux d’insuline. Cette transplantation étant complexe, une alternative se développe : la greffe des îlots de Langerhans, cellules fabriquant l’insuline ; 15 à 20 patients en bénéficient chaque année.
3 greffes intestinales pour ceux qui ont subi une ablation totale de leur intestin ou encore ceux qui sont confrontés à un infarctus de l’intestin ou encore, chez l’enfant, à une anomalie du développement.
Les vies sauvées par une greffe de tissus
En 2020, 5 857 patients ont reçu une greffe de tissu dont :
173 grands brûlés ont reçu une greffe de peau.
Ces greffes permettent de sauver les patients victimes de brûlures profondes et étendues mettant leur vie en danger (lorsqu’elles atteignent 70-80% de la surface corporelle).
503 patients ont reçu une greffe d’artère.
En cas d’infection aortique ou infection de pontage des membres inférieurs, les patients risquent la septicémie ou l’amputation. La greffe d’artère est alors une situation d’urgence vitale où il faut agir vite. Certaines revascularisations des membres inférieurs ou certains abords vasculaires d’hémodialyse peuvent nécessiter des greffes de veines.
223 patients ont reçu une greffe de valves cardiaques.
Atteints de cardiopathie congénitale malformative, ou présentant une endocardite après infection de prothèse, ou encore une valvulopathie (dysfonctionnement des valves cardiaques), la greffe de valves est pour eux le substitut prothétique optimal.
282 personnes ont pu bénéficier d’une greffe d’os massifs.
Les greffes osseuses massives sont utilisées principalement pour le sauvetage des membres en chirurgie orthopédique pour la reconstruction après résection tumorale (sarcome).
Elles peuvent fournir un soutien structurel immédiat, et sont utilisées pour la reconstruction de grands défauts osseux.
284 personnes ont pu bénéficier d’une greffe de tendons et ligaments, elles sont indiquées en cas d’entorse grave multi ligamentaire, en réparation de ce tissu abimé.
4 392 patients malvoyants ont reçu une greffe de cornée.
Dans toutes les pathologies menant à une opacification de la cornée, la greffe de cornée permet d’améliorer la vision, voire de retrouver la vue. Il s’agit par exemple de traiter :
- les séquelles d’accidents, brûlures ;
- les dégénérescences de la cornée comme le kératocône, la kératite ;
- ladystrophie bulleuse de la personne âgée causée par la perte de cellules endothéliales de la cornée.
Les tissus garantissent le bon fonctionnement du corps humain. Les os, les tendons, les ligaments, les ménisques sont responsables de la qualité de nos mouvements.
Les vaisseaux, artères et veines, constituent la circulation sanguine. La peau nous protège. Les cornées sont indispensables à la vue. Les greffes de tissus permettent de remplacer un tissu défaillant et de sauver de nombreuses vies ou d’en restaurer la qualité.
Informations de l’Agence de biomédecine.
Vous pouvez retrouver toutes les informations ici.
N°58, activité de prélèvement et de greffe, chiffres greffes