Skip to main content

REMARQUE ! Ce site utilise des cookies et autres technologies similaires.

Si vous ne changez pas les paramètres de votre navigateur, vous êtes d'accord. En savoir plus

J'ai compris

La télésurveillance, vers un suivi personnalisé - Predigraft - Apilife, l’agilité au service des patients : Entretien avec le Dr Minh Hoang Tran

Page 10 sur 10: Predigraft - Apilife, l’agilité au service des patients : Entretien avec le Dr Minh Hoang Tran

Predigraft - Apilife, l’agilité au service des patients : Entretien avec le Dr Minh Hoang Tran

Entretien avec le Dr Minh Hoang Tran, Praticien attaché, Service de Néphrologie - Transplantation Rénale au CHU Saint Louis Paris

Depuis combien de temps utilisez-vous Predigraft - Apilife?

Je l’utilise depuis 6 mois environ et je note une véritable amélioration pour les patients transplantés rénaux. Dans les semaines qui suivent la greffe, les patients sont très encadrés par les consultations hebdomadaires à l’hôpital et cela impacte beaucoup leur vie quotidienne. Avec ce dispositif, si je constate que leurs constantes et leurs bilans biologiques sont stables, je peux limiter leurs allers et venues à l’hôpital.

Le distanciel suffit-il ?

Pendant la période Covid, toutes les consultations se déroulaient en visio. Mais le distanciel ne suffit pas, il faut rencontrer les patients pour s’assurer qu’ils vont bien et maintenir un lien. Nous travaillons actuellement pour faire de Predigraft - Apilife un outil de téléconsultation, mais à l’heure actuelle, c’est une application de télésurveillance qui nous permet de recevoir et d’analyser les bilans téléchargés par nos patients, d’échanger avec eux via l’outil de messagerie. En néphrologie, une grande majorité des décisions est prise en fonction du bilan, contrairement à certaines autres spécialités.

C’est aussi un outil de prédiction ?

Oui il permet de stocker les résultats d’analyse et de prédire ainsi la survie du greffon à 3, 5 et 7 ans. Nous développons des études de recherche clinique sur ce sujet. Toutes les informations sont disponibles et accessibles aux patients mais concernant les données de survie du greffon, nous ne répondons qu’aux demandes précises, car cela peut être anxiogène. C’est donc au médecin, dans un échange avec son patient, d’apporter les éléments d’explication.

Comment utilisez-vous les données reçues par Predigraft - Apilife?

Une infirmière dédiée analyse deux fois par jour les bilans biologiques que nous recevons et signale au médecin toutes modifications importantes. La créatinine sanguine est un indicateur essentiel. Plus l’information nous parvient tôt, plus il est facile de résoudre le problème et d’améliorer dès lors la survie du greffon.

Quels sont les freins à la téléassistance ?

Ce n’est pas un outil de gestion des situations d’urgence. Or certains patients envoient des messages banalisés, par exemple, « J’ai le covid, que dois-je faire ? », sans mesurer le vrai caractère d’urgence pour ces patients. Pour les guider dans plusieurs situations différentes fréquemment rencontrées en transplantation rénale, nous avons réalisé une foire aux questions régulièrement mise à jour. L’infirmière joue un rôle essentiel de sélection et d’orientation des messages et nous alerte en cas de véritable urgence.

Predigraft ne peut pas remplacer la consultation traditionnelle car certains examens cliniques restent essentiels.

Comment et pourquoi avoir créé cet outil ?

Nous commençons par l’idée d’un suivi régulier des patients à distance qui tend à réduire le nombre de consultations, ce qui diminue la charge de travail des médecins et permet d’accueillir de nouveaux patients.

Par ailleurs, nous investissons beaucoup sur l’intelligence artificielle en transplantation rénale. Concrètement, nous travaillons à partir des données moléculaires et biologiques pour élaborer un modèle de prédiction de survie du greffon rénal. Cet outil d’intelligence artificielle nous aidera à prendre des décisions plus précises pour adapter le traitement. Mais pour le construire, nous avons besoin de conserver et compiler les données des patients.

Une erreur est-elle possible ?

Depuis la mise en place de Predigraft - Apilife, nous ne sommes jamais passés à côté d’une situation grave car les données reçues sont examinées chaque jour par une infirmière ou un médecin. On détecte tout de suite s’il y a un problème.

Certains patients ne deviennent-ils pas plus négligents dans leur suivi avec la diminution des RDV ?

Non, mais si c’était le cas on parerait à ces situations avec une prise en charge interdisciplinaire, composée d’un accompagnement psychologique, une hospitalisation pour encadrer la situation… L’objectif est bien qu’ils n’oublient pas qu’ils ont été transplantés, pour assurer à leur greffon une belle et longue vie.

 

Dossier réalisé avec le soutien de logo cibiltech

Page

N°58, Télésurveillance, Suivi personnalisé